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L’Europe serait-elle une Forteresse Assiégée ?
Fortress Europe est un terme américain inventé au cours des années 1980. Il fait référence à la prise de conscience par le Nouveau Monde de l’importance grandissante de l’Europe tant sur le plan économique que sur le plan juridique, avec l’émergence d’un nouveau corps de droit international à usage des pays membres.
Le droit de la Concurrence mené par la Commission de Bruxelles en est un des exemples.
Les Etats-Unis seront les premiers à envoyer de nombreux lobbyistes dans la capitale européenne, paradoxalement beaucoup plus tôt que les Etats européens eux-mêmes qui mettront de nombreuses années à réaliser l’importance de l’Europe Communautaire.
Le Traité de Rome de 1957 crée la Communauté Européenne, après la CECA, et l’Euratom. La Communauté Européenne deviendra plus tard l’Union Européenne
L’idée d’une Forteresse Européenne garantie par un droit évolutif, téléologique (qui s’oriente vers la réalisation des objectifs et ne s’attarde pas sur la phraséologie juridique plus qu'il n'est nécessaire) fait naitre une crainte chez les non-Européens. Une crainte de nouvelle hégémonie européenne
Cette crainte ressurgit aujourd’hui.
En effet, ce sont bien les Etats-Unis qui sont à l’origine de la crise financière internationale avec le crash des subprime qui a éclaté en juillet 2007 à Wall Street et n’en finit plus de ne pas en finir.
Comme les économies de monde sont étroitement interconnectées, la contagion a gagné toutes les places financières de la planète en quelques jours ou quelques semaines. Puis en quelques mois toutes les économies du monde ont plongé à pic
Parmi les premiers à réagir ont été les gouvernements européens qui ont massivement injecté des liquidités dans leurs économies respectives tout en soutenant activement leurs grandes banques.
En règle générale, Bruxelles interdit, sauf sous certaines conditions, les aides des Etats membres à leurs entreprises nationales pour ne pas entrainer de distorsion dans les compétitions intracommunautaire et extracommunautaire. Cependant, des exceptions sont autorisées comme dans le cas présent de la crise financière et aussi pour les conséquences économiques désastreuses pour les compagnies aériennes du nuage volcanique sur l’Europe en avril dernier.
L’autre obstacle rencontré par les pays européens est la délégation de compétence des Etats à l’Union Européenne en matière monétaire qui. Les pays de l’Euro groupe, qui ont abandonné leurs monnaies pour créer une monnaie commune (pendant 6 mois de transition) puis une monnaie unique (après cette période de transition initiale) ont remis les clés de l’émission monétaire et de toute leurs politiques monétaires à la BCE, Banque Centrale Européenne, qui se trouve à Francfort, au cœur de l’Allemagne des affaires, et dont le Président est le Français Jean-Claude Trichet.
Mais là encore il est possible de contourner ces contraintes de délégation des compétence à la BCE et les Etats européens les plus astucieux, c’est-à-dire la quasi-totalité d’entre eux, à commencer par l’Allemagne et par la France, ont trouvé des moyens de soutenir leurs banques en difficultés
En tout état de cause, au milieu de la crise boursière de 2007 les Américains ont unanimement reconnu que la BCE avait réagi plus vite et plus massivement que la FED (Federal Reserve Bank) américaine dirigée par son Chairman Ben Bernanke. Même les banques européennes sont allées se refinancer sur le marché financier européen auprès de la BCE plutôt qu’auprès de la FED jugée trop timide.
La conséquence a été que les économies européennes ont relativement bien tenu le choc financier, alors que des géants comme Lehmann Brothers se sont effondrés en un week end sans personne pour les secourir. Les autres banques américaines ont reçu une aide massive du Trésor américain et des liquidités quasi-gratuites et quasi-illimitées de la FED.
BCE et FED ont même accepté d’acheter aux banques leurs créances douteuses c’est-à-dire de donner aux banques du vrai argent en échange d’argent-papier d’habitude utilisé pour jouer au Monopoly.
Seulement, cette aide aux banques européennes s’est traduite par un endettement des Etats et de la BCE : lorsqu’on donne de l’argent sans contrepartie, c'est un beau geste. Mais ça ne rapporte rien, par définition, et ça coûte même très cher. C’est ce qu’on appelle un prêt à moins 100%
Et qui a payé les -100% ?
Les Etats européens.
Directement et via la BCE.
Conséquence ?
Un déficit abyssal des finances publiques des pays européennes en question.
Deuxième conséquence ?
Les Etats aux finances exsangues ont eu plus de mal à financer leurs déficits et leurs dépenses courantes puisque le financement possible ne provient que des taxes/impôts et de l’endettement sur les marches financiers (sauf à demander l’aide du FMI ou de la Banque Mondiale). Leur crédit en a été affecté et les taux d’intérêts qu’ils ont dû payer aux prêteurs sont montés en flèche. Effectivement, lorsqu’on prête à quelqu’un qui a déjà beaucoup de dettes on risque de ne jamais retrouver son argent, donc on se protège avec un taux d’intérêt élevé.
Ceci n’a pas échappé aux banques internationales (incluant les banques européennes) et aux Hedge Funds qui se sont mis à parier sur la chute, la faillite, de la Grèce, puis du Portugal, de l’Espagne, de l’Irlande, de l’Italie, et même un temps sur celle de l’Allemagne et de la France. Même les pays n’utilisant par l’Euro comme la Hongrie ont été violemment attaqués sur les marchés. Et des pays de la périphérie de l’Europe, comme l’Islande, ont vu leur système bancaire tout bonnement disparaitre.
Tout cela est triste, voire désolant.
Mais c’est surtout illégitime
En effet, les grandes banques qui ont attaqué les Etats sont celles-là même qui avaient été sauvées par lesdits Etats. Si les Etats étaient en déficit, c’est parce qu’ils avaient massivement épongées les erreurs spéculatives des banques en question. C’est à peu de choses près l’histoire du chien qui mort la main de celui qui le nourrit. Heureusement, les chiens ne font jamais cela. Ils sont trop intelligents
Hélas, la Tartufferie ne s’arrête pas la puisque les banques après avoir quasi-ruiné les Etats on ensuite décidé de soumettre ces Etats, via leurs banques à des stress tests au printemps dernier.
Les grandes banques du monde ont ainsi poussé les grands Etats de la Communauté Internationale à agir, directement ou indirectement en leur faisant souffler à l’oreille via certaines institutions financières internationales la Banque des Règlements Internationaux qui se trouve Bâle, en Suisse (ne pas confondre avec les gnômes de Zurich) et qui régule à court terme la finance internationale (réunions régulières des autorités monétaires mondiales, les gouverneurs/présidents/chairmen des banques centrales de la planète) et la réglementent à long terme (Basel I, Basel II, et maintenant Basel III).
Le but ? Soumettre les banques européennes à des stress test. Un peu comme on teste le une voiture pour savoir au bout de combien de coups de pilon le toit casse.
Ce sont donc les banques qui ont ruiné les Etats qui ont exigé, indirectement, que les Etats soient testés à travers leurs banques. Ce qui a eu pour conséquence que les banques demanderesses (celles qui sont européennes) se sont retrouvées à la fois procureurs et suspects. Elle ses ont accusées elles-mêmes.
Mais cela n’a aucune importance car si elles étaient découvertes comme à risque elles étaient immédiatement rachetées par les Etats. Ce qui revenait à leur consentir un second prêt perdu à 100%, soit 200% en tout : les subventions + le rachat de la banque en faillite
Au moins, quand Zola clamait J’accuse !, il ne faisait pas payer auxdits accusés ses propres repas de famille.
Mais comme lorsque la confiture est bonne on est tenté d’en reprendre encore, il fallait trouver quelque chose de neuf.
Une nouveauté qui vient de voir le jour cette semaine sur les places financières internationales. Bien que les stress tests aient été quasi-unanimement positif pour les banques européennes et donc indirectement pour les Etats-Européens, des Hedge Funds et des banques (dont certaines européennes !) se sont resservi un bon bol de Nutella : ils ont délibérément paniqué les marchés (en faisant des profits endormes) sous prétexte que les stress tests pourtant complètement satisfaisants étaient imprécis ou faux et que les banques européens étaient vulnérables.
Une seule chose est rassurante doivent se dire les spéculateurs : en Europe, comme ailleurs, quand il n’y aura plus d’argent sur les marchés financiers, il suffira de secouer la Corne d’Abondance pour en obtenir.
Cette Corne d’Abondance est également connue aussi sous le doux nom de Contribuable
Olivier Chazoule
THE SUM OF ALL FEARS
Is Europe a fortress under siege ?
Fortress Europe is a U.S. term coined in the 1980s. It refers to the awareness of the New World to the growing importance of Europe both economically and legally, with the emergence of a new body of international law for use by member countries.
The Law of Competition conducted by the Commission in Brussels is one example.
The United States will be the first to send many lobbyists in the European capital, paradoxically much earlier than the European states themselves will for many years to realize the importance of the European Community.
The Treaty of Rome created the European Community in 1957, after the ECSC and Euratom. The European Community will become the latest European Union
The idea of a European Fortress secured by an interest evolutionary, teleological (which is oriented towards achieving the objectives and does not dwell on the legal phraseology than is necessary) is creating a nation in fear non-Europeans. A new fear of European hegemony
This fear resurfaced today.
Indeed, these are indeed the United States that are causing the global financial crisis with the subprime market crash that started in July 2007 on Wall Street and never stops does not finish.
As world economies are closely interlinked, the contagion has won all the financial centers of the world in a few days or weeks. Then in a few months all world economies plunged steeply
Among the first to react were the European governments have injected massive liquidity into their respective economies and to actively support their major banks.
Generally, Brussels prohibited except under certain conditions aid to Member States for their national companies do not lead to distortions in intra and extra competitions. However, exceptions are allowed as in the case of the financial crisis and also to the disastrous economic consequences for airlines of the volcanic cloud over Europe last April.
Another obstacle faced by European countries is the delegation of responsibility of states to the European Union in monetary. The countries of the Euro group, who have abandoned their currencies to create a common currency (for 6 months of transition) and a single currency (after the initial transition period) handed the keys to the currency issue and all their monetary policy to the ECB, European Central Bank, which is located in Frankfurt, Germany at the heart of the business, which is French President Jean-Claude Trichet.
But again it is possible to overcome these constraints of delegation of authority at the ECB and the European states most clever, that is to say almost all of them, starting with Germany and the France, have found ways to support their distressed banks
In any case, amid the stock market crash of 2007 the Americans have unanimously agreed that the ECB had reacted faster and more heavily that the Fed (Federal Reserve Bank) headed by the U.S. Chairman Ben Bernanke. Even European banks went to refinance on the European financial market with the ECB rather than from the Fed to be too shy.
The consequence was that European economies have performed relatively well given the financial shock, while giants like Lehmann Brothers have collapsed into a weekend with no one to rescue them. Other U.S. banks have received massive support from the U.S. Treasury and cash equivalents-free and virtually unlimited FED.
ECB and FED have even agreed to buy the banks bad loans that is to say, to give real money to banks in exchange for paper money usually used to play Monopoly.
But this assistance to European banks led by an indebtedness of the States and of the ECB when you give money unrequited, is a nice gesture. But it brings nothing, by definition, and it costs even very expensive. This is known as a loan at least 100%
And who paid for the -100%?
European states.
Directly and through the ECB.
Result?
A yawning deficit of public finances in European countries in question.
Second consequence?
The State finances have been battered harder to finance their deficits and their current expenses as possible funding comes only from the fees / taxes and debt on financial markets (except to ask for help from the IMF or the World Bank). Their credit has been affected and the interest rates they had to pay to lenders soared. Indeed, it is implied that someone who has lots of debt we may never recover his money, so it protects itself with a high interest rate.
This has not escaped the international banks (including European) banks and hedge funds who made bets on the collapse, bankruptcy, Greece and Portugal, Spain, Ireland, Italy, same time and on that of Germany and France. Even countries using the euro as Hungary were violently attacked on the markets. And countries of the periphery of Europe, like Iceland, have seen their banking system simply disappear.
All this is sad and depressing.
But it is especially illegitimate
Indeed, the large banks that have attacked the states are the very ones who had been saved by those states. If States were in deficit, because they had massively offset errors speculative banks in question. It is pretty much the story of the dog that died the hand that feeds him. Fortunately, the dogs never do that. They are too smart
Alas, the hypocrisy does not end as banks after nearly ruined the States then we decided to submit these states, through their banks stress test last spring.
The world's major banks have pushed the big states and the international community to act, directly or indirectly by making them blow in his ear some international financial institutions through the Bank for International Settlements located in Basel, Switzerland (do not confuse with the gnomes of Zurich) and regulates short-term international finance (regular meetings of the world's monetary authorities, governors / presidents / chairmen of the world's central banks) and regulate long-term (Basel I, Basel II, and now Basel III).
The goal? Submit the European banks to stress test. A bit like a car is being tested to determine after how many shots of the roof broken drumstick.
What are the banks that have ruined the states that have required, indirectly, that States are tested through their banks. This has meant that banks plaintiffs (those who are European) have found both prosecutors and suspects. She has accused her themselves.
But it does not matter because if they were found to be at risk once they were redeemed by the states. This was tantamount to granting a second loan they lost 100% or 200% in all: subsidies + the acquisition of failed bank
At least, when Zola proclaimed J'accuse!, He did not charge those accused his own family meals.
But as when the jam is good we are tempted to resume again, we had to find something new.
A novelty just born this week on international financial markets. Although stress tests have been almost unanimously positive for European banks and thus indirectly the United Europeans, hedge funds and banks (some of Europe!) Were reused a good bowl of Nutella: they deliberately panic the markets (making profits asleep) on the premise that the stress tests yet completely satisfactory were imprecise or false and that European banks were vulnerable.
One reassuring thing is that speculators should be: in Europe, as elsewhere, when there will be more money on markets financial, simply shake off the Horn of Plenty to get.
This Horn of Plenty is also known as the sweet name of Taxpayer
Olivier Chazoule