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Sunday, October 24, 2010

Le retour des Saisies Immobilières et des Expulsions à grande échelle

See the English version further down the page: The return of foreclosures and evictions on a large scale


Le retour des Saisies Immobilières et des Expulsions à grande échelle



Un journal financier américain titrait il y a quelques jours en première page “Le Retour des Saisies Immobilières”. Le ton était celui d’un faire-part mortuaire mêlé de la joie non déguisée de certaines grandes banques.

Les saisies sont des procédures légales et financières visant à déposséder des propriétaires de leur maison ou appartement quand ils ne peuvent plus en payer les traites.

En apparence c’est logique, et le raisonnement devrait s’arrêter là. Cependant, rien qu’aux Etats-Unis, en 2010, on estime que le nombre des saisies dépassera les 5 millions. Ce qui veut dire que 5 millions de foyers vont se retrouver à la rue, soit environ 15 millions d’individus (s’ajoutant à tous ceux qui sont déjà dans la rue du fait des saisies des années passées). Une fois que le juge a prononcé la saisie, le Sheriff vient expulser les infortunés propriétaires, fait déposer les meubles sur le trottoir et occasionnellement les déménageurs brûlent sur place ce qui leur semble sans valeur. La poésie de la procédure n’échappera à personne, son humanité non plus.

Ce qui est beaucoup plus inquiétant, c’est que ce sont les banques, en apparence victimes du non paiement des mensualités des prêts immobiliers par les propriétaires qui sont à la source de leurs propres problèmes.

En effet, dans les années 2000-2008, les banques ont transformé les prêts immobiliers en véhicules financiers sous forme de titrisation (en français), ou securitization (en anglais), Le principe est désormais connu de tous : au lieu de s’occuper de chacun des prêts qu’elle a issu, la banque va faire un package de 10.000 prêts, les vendre  à une banque d’affaire de Wall Street. Cette dernière va créer une société d’investissements immobiliers dont les Actifs seront les 10.000 prêts issus initialement par la banque, et la banque d’affaire de Wall Street va créer 100.00 actions de cette société financière immobilière.

Il va se créer ensuite un marché spécifique pour ce type d’action : on va raconter aux investisseurs qui veulent bien le croire, ou qui sont mal informés, ou les deux, que ces actions valent beaucoup d’argent. En fait ces actions ne reposent que sur le papier du prêt immobilier et non pas sur le bien lui-même. C’est comme cela que des investisseurs du monde entier de l’Autriche à la Bulgarie, de la France au Kansas, de l’Allemagne à la Bulgarie, ont acquis des actions sans valeur aucune.

L’absence de valeur s’explique par le fait que les prêts originaux avaient été accordés sans contrôle, dans un marché où les prix de l’immobilier avaient été multipliés par cinq en sept ans sans raison économique autre que la pure spéculation, et dans lequel plus rien ne correspondait à rien.

Le désastre actuel des saisies a donc repris ; il s’était arrêté il y a quelques semaines du fait des agissements de certaines banques qui, au lieu de choisir des cabinets d’avocats sérieux et de qualité, avaient décidé de choisir les services d’officines obscures aux tarifs préférentiels. Il en était résulté que lorsqu’un dossier de saisie immobilière est traité en 4 à 5 heures, soit 8 à 10 dossiers par semaine, les officines en question payaient du personnel non-avocat à traiter 8.000 à 9.000 dossiers par semaine, se bornant tout simplement à apposer une signature au bas de chaque volumineux dossier sans les lire. Ce qui créa une catastrophe judiciaire dans les 50 Etats américains devant les courts de droit où les juges rejetaient un à un tous ces dossiers frauduleux.  
Ces exemples ne sont pas sortis de l’imagination fertile de Mark Twain ou de Truman Capote, mais de dépositions faites sous serment devant le Congrès des Etats-Unis par ceux qui ont commis les fraudes. Un tantinet affligeant !

Imprudemment, certains financiers se réjouissent du redémarrage des saisies, gommant au passage l’aspect humain, voire inhumain, de leur nature ; ces financiers un peu pressés oublient surtout le principe financier de base qui est celui de l’offre et de la demande. En effet on estime que les banques américaines sont assises sur un portefeuille immobilier de maisons et appartements invendus et invendables de 7 à 9 millions d’unités.

C’est ce que l’on appelle les « shadow inventories », littéralement « les invendus de l’ombre ». Ces biens immobiliers dont les banques ne savent que faire se dégradent, sont vandalisés et perdent progressivement toute valeur.
En plus de cela, elles pèsent sur le marché (qu’elles soient misent à la vente ou pas), et empêchent toute reprise du marché réel de l’immobilier et font ainsi baisser la valeur des maisons possédées par les banques elles-mêmes. Des banques qui ruinent les autres ça arrive, mais qui se ruinent elles-mêmes, c’est du prodige !

A la fin de la seconde guerre mondiale, après avoir anéanti les forces militaires et politiquement ignobles de l’Allemagne nazie et du Japon impérialiste, le Grand Pays qu’étaient les Etats-Unis avait décidé en quelques semaines de créer un Plan Marshall pour sauver l’Europe de la ruine. La décision fut prise immédiatement. Les fonds furent débloqués en quelques semaines voire quelques jours, et ainsi Roosevelt, bien après sa mort, vit son œuvre de reconstruction économique et de liberté se concrétiser une fois de plus, sauvant au passage avec les Etats-Unis, l’Europe, l’Allemagne, le Japon et quelques  dizaines d’autres pays.

Les temps changent.



Olivier Chazoule





The return of foreclosures and evictions on a large scale

A newspaper headline U.S. financial few days ago the front page "The Return of foreclosures." The tone was that of a funeral announcements mixed with undisguised joy of some large banks.

Seizures are legal and financial procedures aimed at dispossessing the owners of their house or apartment when they can no longer pay the bills.

Apparently it makes sense, and reasoning should stop there. However, nothing in the United States in 2010, it is estimated that the number of seizures will exceed 5 million. This means that 5 million households will meet in the street, about 15 million people (in addition to those already in the street because of seizures in previous years). Once the judge has ordered the seizure, the Sheriff just expel the unfortunate owners, shall cause the furniture on the sidewalk and occasionally on the movers burn up what seems worthless. The poetry of the procedure can fail to His humanity either.

What is more worrying is that it is the banks, apparently victims of non-payment of loan payments by estate owners who are the source of their own problems.

Indeed, in the years 2000-2008, banks have turned home loans into financial vehicles in the form of securitization (in French), or securitized (in English), The principle is now known to all: instead of dealing of all loans it originates, the bank will make a package of 10,000 loans, sell them at an investment bank on Wall Street. The latter will create a property investment company whose assets are loans from the 10,000 initially by the bank and investment bank on Wall Street will create 100.00 shares of the real estate finance company.

It will then create a specific market for this type of action: we will tell investors who want to believe, or are misinformed, or both, that these shares are worth a lot of money. In fact these actions are based only on paper and not mortgage on the property itself. That is how investors around the world from Austria to Bulgaria, France, Kansas, Germany and Bulgaria, have acquired shares worthless.

The lack of value due to the fact that the original loans were granted without control, in a market where property prices were multiplied by five to seven years without economic reason other than pure speculation, and nothing which corresponded to nothing.

The current disaster is now back in seizures, he was arrested several weeks ago because of the actions of some banks, instead of choosing law firms reliability and quality, had decided to choose the services of pharmacies dark at preferential rates. The result was that when a case of foreclosure is processed in 4 to 5 hours, 8 to 10 cases per week pharmacies in question paid staff to handle non-lawyer from 8000 to 9000 files per week, while merely simply affix a signature at the bottom of each large file without reading them. This created a disaster in court all 50 states before the law courts where judges rejected one by one all these fraudulent records.
These examples do not emerge from the fertile imagination of Mark Twain or Truman Capote, but in testimony under oath before the Congress of the United States by those who have committed fraud. A tad sad!

Unwisely, some financial rejoice restart seizures, erasing passing the human or inhuman, character, and these financial forget in a hurry especially the basic financial principle is that of supply and demand. Indeed it is estimated that U.S. banks are sitting on a property portfolio of houses and apartments unsold Unsaleables 7-9000000 units.

That is what is called the "shadow inventoried," literally "the shadow returns. These properties that banks do not know what to do break down, are being vandalized and gradually lose all value.
In addition, they weigh on the market (they are betting on sale or not), and prevent any resumption of the market's real estate and are thus lower the value of homes owned by banks themselves. Banks that are ruining it happens the other, but who are ruining themselves, it's miracle!

At the end of the Second World War, after having destroyed the military and political foul of Nazi Germany and imperialist Japan, the Great Country that were the United States had decided a few weeks to create a Marshall Plan to save Europe from ruin. The decision was taken immediately. The funds were released within weeks or even days, Roosevelt and so long after his death, saw his work of reconstruction and economic freedom be realized once again, saving the passage with the United States, Europe, the Germany, Japan and dozens of other countries.

Times change.


Olivier Chazoule

Sunday, October 10, 2010

FINANCIAL CHAOS

FINANCIAL CHAOS

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- Chérie, qu’est-ce qu’on fait ce soir?
- Si on détruisait l’Euro ?

- Et demain ?
- On s’attaque au Dollar
- Excellent !

On pourrait rire de ce dialogue sinistre. Mais c’est ce qui s’est passé la semaine dernière sur les marchés financiers internationaux

La première étape (Wall Street Journal) a été une attaque massive contre les réserves financières de l’Irlande et l’allégation selon laquelle elle entrait dans une nouvelle phase d’insolvabilité. Le fondement de cette rumeur était tout simplement une rumeur. De la même façon que l’on spécule sur la spéculation, on spécule ici sur une rumeur issue d’une rumeur issue d’une rumeur.
Dublin a dû lutter contre cette spéculation en publiant ses chiffres officiels qui énoncent que le coût nécessaire à la remise en bonne santé de ses banques pourrait atteindre le niveau de 68 milliards de dollars ; ceci conduirait le déficit de l’Irlande  à atteindre 32% de son PIB.
Curieusement la pression sur l’Irlande n’est pas venue d’Asie ou d’outre Atlantique, mais des 15 autres pays de l’Eurogroupe, effrayés que l’on puisse les assimiler à un pays en telle détresse. Cela revient à dire que les pires ennemis de l’Europe sont devenus les Européens eux-mêmes.

Le second mouvement erratique qui s’en est suivi a été l’apparition de l’Union Européenne et de l’Eurogroupe sur le théâtre de la régulation financière européenne. L’idée est la suivante : pour se démarquer des pays faibles de l’Eurogroupe, Grèce, Portugal, Irlande et éventuellement UK, l’Eurogroupe a décidé de mettre en place des mesures de contrôle des banques et des ratios d’endettement particulièrement serrées. L’Angleterre a emboité le pas pour signaler au monde entier qu’elle était encore une place financière de premier ordre. Le problème est que trop de régulation tue la régulation. Il est nécessaire de réduire la vitesse sur les autres routes, mais lorsque l’on réduit cette vitesse a 10km/h, plus personne ne prend l’autoroute. C’est ce qui est en train de se passer avec Basel II et Basel III qui imposent aux banques internationales et aux banques européennes notamment des contraintes d’encadrements juridiques et financiers qui avaient été conçus pour la période antérieure à la crise 2007-2008. FDR, John Maynard-Keynes, et même la SEC (1933) l’avaient bien compris. Réguler l’économie et la finance est indispensable, les étouffer c’est la mort d’un pays.

La  troisième étape de cette semaine sympathique a été que les investisseurs internationaux se sont écartés de l’Euro pour investir dans des devises locales comme celle de la Malaisie, du Mexique, et plus généralement de l’Asie et de l’Amérique du Sud.

Quatrième étape : Des pays comme la Suisse dont la monnaie est le Franc Suisse, et donc ne fait pas partie de la zone Euro, a adopté des mesures de régulations draconiennes pour signaler au monde qu’elle n’était pas sujette au même danger que les autres monnaies.
Nous sommes donc dans une situation où tout le monde se méfie de tout le monde, les Anglais des Grecs, les Irlandais des Allemands, les Français des Espagnols et les Suisses de tous les autres. Si on cherche la fluidité des marchés financiers, on aura bien du mal à la trouver.

Cinquième étape : C’est le dollar qui a violemment été attaqué jeudi. La raison affichée de cet effondrement est que les pays du monde se méfient le plus les uns des autres. Comme le dollar est la monnaie privilégiée des échanges économiques internationaux (environ 2/3) cela en dit long sur l’état du commerce mondial et sur la puissance de la monnaie internationale dominante. Finalement on commence la semaine en attaquant l’Euro et on la termine en attaquant le Dollar. Si quelqu’un a une explication rationnelle à  ces mouvement erratiques, qu’il n’hésite pas à nous écrire, et nous transmettrons aux intéressés.

Pour terminer sur deux notes réjouissantes, on ne peut s’empêcher de citer la banque du Japon, la FED et quelques autres qui ont joué au chat et à la souris toute la semaine en anticipant les mouvements catastrophiques des autres afin de pouvoir s’en prémunir.
L’autre nouvelle c’est l’augmentation sensible du chômage aux Etats-Unis qui a poussé même la FED à vouloir intervenir. C’est intéressant puisque jusqu'à maintenant les chiffres du chômage n’ont pas émus grand-monde sauf les 40 millions d’américains qui vivent de l’aide publique pour survivre.

Heureusement, dans les films les plus noirs, il y a toujours des optimistes forcenés, comme  Joseph Stiglitz, Lauréat du Prix Nobel d’Economie qui a déclaré mardi dernier que les règles ultra libérales établies par la FED et la Banque Centrale Européenne précipitent le monde dans le « chaos » au lieu d’apporter à l’économie mondiale la solution à un rétablissement.
NEW YORK (Reuters) –


Olivier Chazoule



FINANCIAL CHAOS
- Honey, what are we doing tonight?
- If we destroy the Euro?

- And tomorrow?
- It addresses the Dollar
- Excellent!

One might laugh at this sinister dialogue. But that's what happened last week on international financial markets

The first step (Wall Street Journal) was a massive attack against the financial reserves of Ireland and the allegation that she was entering a new phase of insolvency.
The foundation of this rumor was just a rumor. Similarly we speculate on speculation, we speculate here on a rumor after rumor after rumor.
Dublin has had to struggle against this speculation by publishing official figures state that the cost required to surrender its healthy banks could reach the level of 68 billion dollars, this would lead Ireland's deficit to reach 32% its GDP.
Oddly enough pressure on Ireland did not come from Asia or from overseas, but the other 15 countries of the Eurogroup, frightened that they can be likened to a country in such distress. This means that the worst enemies of Europe became the Europeans themselves.

The second erratic movement that followed was the emergence of the European Union and the Eurogroup in the theater of European financial regulation. The idea is: to stand out from the weak countries of the Euro, Greece, Portugal, Ireland and possibly UK, the Eurogroup has decided to implement control measures for banks and debt ratios particularly tight . England has followed suit to notify the world that it was still a first-class financial center. The problem is that too much regulation kills regulation. It is necessary to reduce speed on other roads, but when you reduce that speed was 10km / h, nobody takes the highway. This is what is happening with Basel II and Basel III which require international banks and European banks including constraints legal and financial frameworks were designed for the pre-crisis period 2007-2008. FDR, John Maynard Keynes, and even the SEC (1933) had understood. Regulate the economy and finance is essential, it is stifling the death of a country.

The third step was sympathetic this week that international investors have moved away from the Euro to invest in local currencies such as Malaysia, Mexico, and more generally Asia and South America.

Step Four: Countries like Switzerland, whose currency is the Swiss Franc, and therefore not part of the eurozone, has adopted regulations draconian measures to signal the world that it was not subject to the same danger other currencies.
We're in a situation where everyone is suspicious of everyone, the English of the Greeks, Irish and Germans, French, Spanish and Swiss all others. If one seeks the fluidity of financial markets, it will be hard pressed to find it.

Step Five: The dollar has been violently attacked Thursday. The reason stated is that this collapse of the world's most suspicious of each other. As the dollar is the currency of choice for international economic exchanges (about 2 / 3) speaks volumes about the state of world trade and the power of the dominant international currency. Finally we start the week by attacking the Euro and is finished by attacking the Dollar. If anyone has a rational explanation for this erratic movement, he does not hesitate to write us, and we will forward to interested parties.

To end on two notes cheering, one can not help but mention the Bank of Japan, the Fed and some others who have played cat and mouse game all week, anticipating the movements of other catastrophic power to them guard.
The other news is the increase in unemployment in the U.S. that prompted the Fed to even want to intervene. This is interesting because until now the unemployment figures have not moved very many people except the 40 million Americans who depend on public assistance to survive.

Fortunately, in the darkest films, there are always optimistic madmen, as Joseph Stiglitz, Nobel Laureate in Economics who said Tuesday that the ultra liberal rules set by the Fed and European Central Bank rushed in the world "chaos" instead of bringing the world economy to a recovery solution.
NEW YORK (Reuters) -
 

Olivier Chazoule