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Wednesday, November 10, 2010

Pour quelques 600 milliards de dollars de plus (seconde partie)

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Pour quelques 600 milliards de dollars de plus (seconde partie)

La décision de la FED d’injecter 600 milliards de dollars dans l’économie américaine en rachetant des Bons du Trésor américain fait des vagues considérables dans le monde financier international.

Comme le rapporte le Wall Street Journal, dans un mouvement d’ensemble la Chine, l’Allemagne, le Brésil, la Russie et bien d’autres Etats condamnent cette décision. Mais ils condamnent aussi le rôle de la FED et son existence même non seulement dans le contexte de l’économie américaine mais dans celui de l’économie globale.

Ce qui est remarquable et quelque part inquiétant (ou pour le moins dérangeant) c’est que ces pays critiquent la FED et son existence comme s’ils critiquaient le rôle et l’existence de l’Assemblée Nationale Française ou du Parlement Européen, sans parler du FMI ou de la Banque Mondiale.

Que le pays le plus riche du monde doive s’expliquer, se justifier et faire amende honorable devant la Communauté Internationale à propos d’une décision de politique monétaire purement intérieure est une première surtout quand cette quand elle a une telle ampleur. La décision de Richard Nixon de découpler le dollar de l’or en août 1971 et donc d’abolir unilatéralement l’étalon or et les accords de Bretton Woods n’avait pas soulevé le dixième de ces protestations.

Cet événement qui est l’intervention de la FED en conjonction avec le Trésor US crée un Précédent de grande ampleur. Désormais tout le monde intervient chez tout le monde. Les Etats-Unis sont les plus puissants pris isolement. Mais que pèsent-ils devant la coalition des pays cités dont la Chine, la Russie, le Brésil, l’Allemagne et tous les autres ? Toujours un poids, une valeur, mais une valeur moindre, obligée de composer, voire de se soumettre.

Le président américain Barak Obama a dû monter au créneau, confirmant ainsi que la FED est contrôlée par le gouvernement américain et que les banques centrales n’ont aucune réelle indépendance vis-à-vis des Etats. L’intervention du président américain n’a calmé personne pour l’instant, ni à l’intérieur des Etats-Unis, ni parmi les Etats protestataires.

Avançons-nous résolument vers un désordre économique mondial ?

Ou bien ce monde global multipolaire tant annoncé est-il enfin en train de prendre forme ?

Demandez-le à la FED, mais soyez patient car il parait que son standard téléphonique est bloqué.

Bon courage,

Olivier Chazoule

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For some 600 billion dollars more

The decision of the Fed to inject $ 600 billion in the U.S. economy by buying U.S. Treasury bills made considerable waves in the international financial world.

As reported by The Wall Street Journal, in an overall movement in China, Germany, Brazil, Russia and many other states condemn this decision. But they also condemn the role of the Fed and its existence not only in the context of the U.S. economy but that of the overall economy.

What is remarkable and disturbing somewhere (or at least disturbing) is that these countries criticize the Fed and its existence as if they criticized the role and existence of the French National Assembly or the European Parliament, without about the IMF or World Bank.

That the richest country in the world should explain, justify and make amends before the international community about a monetary policy decision is a purely domestic first especially when that when she has such magnitude. The decision by Richard Nixon decoupled the dollar from gold in August 1971 and therefore unilaterally abolish the gold standard and Bretton Woods did not raise a tenth of these protests.

This event is the intervention of the Fed in conjunction with the U.S. Treasury creates a precedent of great magnitude. Now everyone involved in everyone. The United States is the most powerful taken alone. But what do they weigh before the coalition of cities including China, Russia, Brazil, Germany and all the others? Always a weight, a value but a lower value, forced to cope or to submit.

U.S. President Barack Obama had to step into the breach, thus confirming that the Fed is controlled by the U.S. government and that central banks have no real independence vis-à-vis States. The intervention of U.S. President has calmed person for now, nor within the United States, nor among the protesters States.

Are we moving resolutely toward a world economic disorder?

Or is this global world as multipolar announced it is finally taking shape?

Ask at the Fed, but be patient because it seems that its switchboard is jammed.
Good luck,

Olivier Chazoule