Tout est possible, y compris l’impossible.
Reprenons depuis le début : les Américains ont usé et abusé des Subprimes et des Mortgages Backed Securities, ces paquets de prêts immobiliers groupés un tout petit peu abusivement en triple A. Ces valeurs immobilières créées par les banques d’affaires de Wall Street dont une moitié a disparu comme Lehmann Brothers ou a été rachetée comme Morgan Stanley, ont été garanties à tort comme étant de première valeur par les agences de notation. Des agences de notation qui savaient pertinemment ce qu’elles faisaient (garantir ce qui ne pouvait pas l’être) mais qui empochaient entre 1 et 2 millions de dollars pour chaque note donnée.
En 2007 Wall Street s’est effondrée.
En 2008 les principaux acteurs de Wall Street se sont effondrés ou transformés, comme dirait Lavoisier. Goldman Sachs est devenue une banque de détail (sic), pour bénéficier de protection de la Federal Reserve et de La Federal Deposit Insurance Corporation. En gros, en long en large et pour de vrai, pour ne pas faire faillite dans la nuit.
AIG, too big to fail, a coûté 85 milliards de dollars au Trésor U.S., c’est-à-dire au contribuable américain.
Ensuite l’administration Bush, suivie par l’administration Obama a créé les TARP, soit 700 milliards de dollars injectés dans l’économie pour éviter le Credit Crunch, c’est-à-dire pour éviter la disparition totale du système financier international. Les résultats en sont difficiles à quantifier, tellement difficiles que les économistes s’accordent à dire que les TARP n’ont eu aucun résultat.
Un des effets collatéraux a tout de même été d’accentuer le déficit du budget américain qui a de plus en plus de mal a être voté et qui a abouti à la perte au mois d’aout dernier de la note Triple A des Etats-Unis attribuée par l’agence Standards & Poors.
On connait la suite qui consiste en la perte de pouvoir de l’Euro, l’apparition d’un gouvernement mondial appelé le G20, réuni récemment à Cannes, et le changement de gouvernement de la moitié des pays de l’Europe du Sud en un mois (Grèce, Italie, Espagne).
La dernière péripétie a été le changement des traités de l’Union Européenne à 27, devenu changement de traité intergouvernemental à 26, devenu consécration de la règle désormais traditionnelle des 3% de rigueur budgétaire
Ce qui est moins connu est l’attitude de Washington qui a déclaré vendredi soir refuser de faire le moindre versement additionnel au Fonds Monétaire international de peur de devoir éponger en dollars les infortunes.
Si le principal bailleur de fonds du FMI ne le fonde plus, qui va ?
L’Allemagne probablement.
Mais alors pourquoi payer le FMI pour qu’il paie à son tour les achats de bons des Trésors Italiens et Espagnols. La banque Centrale Européenne aurait pu le faire. Mais elle ne le fait pas. Parce que les Allemands ne le veulent pas.
Comprenne qui pourra.
Mais alors qui tire les marrons du feu ? demande le Candide
Les habitués de cette série d’articles voient où on veut on venir ou plutôt où il faut aller pour comprendre : Pékin.
L’empire du milieu une fois de plus meut ses pions à une vitesse éclair et avec la puissance de feu d’un dragon.
Olivier Chazoule